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Le système concentrationnaire RAVENSBRÜCK Au début de l’année 1939, 500 détenus sont amenés de Sachsenhausen par les S.S. pour construire, près du lac de Furstenberg, dans le Mecklemburg, un camp de concentration pour femmes : Ravensbrück. Le site: une dune de sable si désolée que les bouleaux et les sapins ne réussissent pas à en atténuer l’âpreté, si froid qu’on l’appelle : « la petite Sibérie mecklembourgeoise ». Le 13 mai 1939, un premier convoi de 867 femmes en provenance du K.L.. Lichtenburg arrive à Ravensbrück. De 1939 à 1945, 150 000 femmes de 23 nationalités différentes y seront immatriculées. A trois reprises, le camp s’agrandit. Terrassement et transport des matériaux sont assurés par les détenues qui travaillent aussi pour l’industrie de guerre, en particulier pour l’entreprise Siemens et les ateliers de l’Industriehof. Au camp central sont rattachés de nombreux Kommandos extérieurs répartis dans toute l’Allemagne. Certains, très importants, comptaient jusqu’à 10 000 détenues, De plus, les camps de Sachsenhausen, Buchenwald, Mauthausen, Dachau et Flossenburg faisaient appel à la main-d’œuvre féminine de Ravensbrück pour les besoins de leurs Kommandos. Ravensbrück ne connut pas seulement la mort lente par épuisement et maladie. les S.S. y utilisèrent toutes les techniques de l’extermination : fusillade, empoisonnement par piqûres, chambre à gaz. De criminelles expériences médicales furent également pratiquées sur les femmes et les enfants. Quand les victimes ne succombaient pas, elles restaient mutilées pour la vie. Même les femmes enceintes étaient déportées à Ravensbrück. Les médecins S.S. reçurent, en 1942, l’ordre de faire avorter toutes celles dont la grossesse était inférieure à huit mois. En 1943, l’un de ces tortionnaires, le docteur Treite, jugea préférable d’attendre l’accouchement et de faire étrangler ou noyer l’enfant en présence de la mère. A la fin de la même année, une nouvelle décision permit de laisser la vie aux nouveaux-nés, mais san rien prévoir pour les accueillir. Seuls le courage, le dévouement, l’abnégation des détenues affectées au Revier permirent de sauver des mères. De 1943 à 1945, sur nos 863 enfants à Ravensbrück, presque tous morts de faim et de froid. Seuls ont survécu quelques bébés nés dans les derniers mois, dont 3 Français : Sylvie, Guy et Jean-Claude. La libération ne s’opéra pas de la même façon pour toutes les survivantes de Ravensbrück et de ses Kommandos. A partir d’avril 1945, la Croix-Rouge internationale organisa des échanges par la Suisse. D’autres furent soumises à des marches terribles. Plusieurs milliers aboutirent finalement à Bergen-Belsen, à Mauthausen, ou, comme les déportées de Zwodau, aux confins de la Tchécoslovaquie. Certaines réussirent à fuir, comme ce groupe de Françaises du Kommando de Neubrandebourg évadées d’une colonne aux environs de Waren. Pendant les derniers jours, le camp connut un désordre effroyable. Lorsque les troupes soviétiques y pénétrèrent, le 30 avril 1945, elles ne trouvèrent qu’un petit nombre de femmes, et dans le camp qui leur était réservé, 400 hommes complètement épuisés. A leur arrivée les alliés durent creuser une fosse commune pour y enfouir des dizaines de milliers de corps. Consulter aussi le dossier n°39 du bulletin Mémoire Vivante de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.
La déportation
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes