Le système concentrationnaire NEUENGAMME Installé en 1938, c’est le grand camp du nord de l’Allemagne. Sur la rive droite de l’Elbe, au milieu des marais, à 25 km de Hambourg, il est d’abord un Kommando de Sachsenhausen ou les détenus travaillent dans une briqueterie confisquée à des juifs par les S.S. Le 4 juin 1940, il devient camp autonome, 80% des détenus sont alors des criminels allemands. Le camp ne cesse de s’agrandir et recevra, de 1940 à 1945, près de 100 000 détenus de toutes nationalités, parmi lesquels 11 000 Français dont quelques centaines seulement survécurent. Quand ils n’étaient pas occupés à extraire la glaise pour la briqueterie ou à travailler dans les usines d’armements et de constructions navales, les détenus devaient combler les marais, décharger les péniches, effectuer les travaux d’entretien du camp, au prix d’efforts exténuants qui coûtèrent la vie à des milliers d’entre eux. Le camp disposait d’une gare desservie par un branchement particulier et d’un petit port fluvial, creusé sur un canal par les premiers internés. Une soixantaine de Kommandos extérieurs dépendaient de Neuengamme. On les trouvait à la frontière germano-hollandaise, autour de Hambourg, Brême, Minden, Hanovre, en Schleswig-Holstein, à l’embouchure de la Weser, dans la région de l’Elbe moyenne, le Brunswick et jusque dans les « les anglo-normandes ». Parmi ces Kommandos, certains n’utilisaient que 100 ou 200 détenus, d’autres en comptaient plus de 2000. Dès le début d’avril 1945, l’avance alliée à l’Ouest provoqua le repli des Kommandos vers le camp central. Presque en même temps, l’avance soviétique à l’est entraîna l’évacuation générale du camp. Elle se fit par convois successifs, d’abord en direction de Bergen-Belsen. Cet exode donna lieu à d’effroyables tueries comme celles de Sandbostel et de la rade de Lübeck. Sandbostel était un camp de prisonniers de guerre – stalag X B – qui devint, à partir du 13 avril 1945, le point de rencontre des déportés évacués de Neuengamme et de plusieurs de ses Kommandos. Ils y arrivaient si épuisés que la plupart ne survécurent pas à l’épreuve. Le schéma ci-contre montre le trajet insensé suivi par l’une des colonnes parties de Neuengamme. Lorsque Sandbostel est libéré, le 29 avril 1945, des centaines de corps encombrent le sol : d’autres, innombrables, sont entassés dans des fosses communes. Sur le troisième document, on aperçoit des prisonniers de guerre allemands amenés à leur tour dans le camp. Un panneau met en garde contre le typhus. Consulter aussi le dossier n°38 du bulletin Mémoire Vivante de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.

La déportation
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes