Le système concentrationnaire MAUTHAUSEN Sur une colline dominant le Danube, dans la région de Linz, le camp de Mauthausen, avec ses murs de granit et ses chemins de ronde, ses tours de guet et ses meurtrières, se présente sous l’aspect d’une forteresse inexpugnable. Son histoire commence en 1938 par la venue d’un kommando de Dachau dans la carrière de Wienergraben. De là sont tirées les pierres qui, à partir de 1939, serviront à construire le camp. Le chemin de la carrière passait par un escalier. La descente s’effectuait au pas de course, chaque matin à l’aube, sous le harcèlement des S.S. postés en serre-files. Le soir, la remontée se faisait en colonnes par cinq, parfois avec une pierre sur le dos. L’escalade des 186 marches s’accomplissait avec des gestes d’automates et permettait à chacun de mesurer les forces qui lui restaient. Celui qui, pour gravir la pente, devait s’accrocher au bras d’un compagnon moins faible, se savait irrémédiablement condamné à mourir le lendemain ou les jours suivants. Celui qui tombait d’épuisement était abattu par les S.S. ou précipité du haut de la carrière. Dans cette carrière, cerclée de barbelés et de miradors, et ressemblant au cratère d’un gigantesque volcan, des milliers d’hommes descendaient chaque jour. L’Autriche était couverte d’un réseau de camps annexes dépendant de Mauthausen : 70 environ. Gusen était l’un des Kommandos les plus terribles. L’effectif y était de 20 000 déportés. Ebensee, édifié à l’automne 1943, près de Traunsee, les déportés devaient creuser dans la montagne des usines souterraines. Environ 10 000 déportés trouvèrent la mort à ce travail forcé. Autre Kommando, Loibl-Pass, à la frontière austro-yougoslave, le tunnel routier creusé par les déportés est aujourd’hui utilisé. Consulter aussi le dossier n°37 du bulletin Mémoire Vivante de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.

La déportation
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes