Le système concentrationnaire LUBLIN-MAÏDANEK Tout d’abord camp de prisonniers de guerre, où en 1941 furent exterminés 5000 soldats soviétiques, il conserve curieusement cette appellation une fois peuplé de concentrationnaires, juifs pour la plupart. C’est seulement à partir de mai 1942 que les S.S. lui donnent le nom de K.L Lublin, il se trouvait en effet à 2 km de cette ville. Mais, pour les habitants de la région, qui l’avaient baptisé au départ, il restera toujours Maïdanek, du nom du village proche. Les plans de construction établis en 1941 prévoyaient la création d’un camp géant. Sur une superficie de 270 hectares, entièrement clôturés d’une enceinte électrifiée, devaient s’aligner plus de 500 blocks. Une partie seulement du projet fut réalisée : 120 blocks. Les travaux d’aménagement occupèrent durant quatre années 35 000 à 40 000 détenus. A la libération du camp, on découvrit des magasins entiers remplis de biens ayant appartenu aux victimes, parmi lesquelles des monceaux de valises portant les noms de leurs propriétaires. Après l’installation des chambres à gaz et des fours crématoires, Maïdanek, sans atteindre l’importance d’Auschwitz- Birkenau, remplit la double fonction de camp de concentration et de camp d’extermination. Au minimum 50 000 victimes, dont un grand nombre de juifs du ghetto de Varsovie, périrent à Maïdanek : la plupart par les chambres à gaz, mais aussi par d’autres moyens. C’est ainsi que le 3 novembre 1943 eut lieu un massacre à la mitrailleuse, couvert sous des flots de musique joyeuse, qui coûta la vie à 18 000 personnes, cette journée fut baptisée par les S.S « Erntefest » (fête des moissons). La majorité des victimes était originaire de Pologne. On en comptait aussi de vingt-six autres pays, dont la France. Quatre mille hommes, femmes et enfants juifs, partis du mois de mars 1943 de Drancy, Gurs et Marseille, trouvèrent ici une fin atroce. Dès avril 1944, les S.S entreprirent l’évacuation des détenus de Maïdanek vers les camps de concentration d’Allemagne. Les derniers convois partirent vers Auschwitz en juillet, quelques jours avant l’arrivée des troupes soviétiques qui y trouvèrent le camp intact et d’immenses charniers. Consulter aussi le dossier n°54 du bulletin Mémoire Vivante de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.

La déportation
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes