Le système concentrationnaire GROSS-ROSEN Partis de Sachsenhausen en août 1940, 98 Polonais, détenus politiques, viennent inaugurer un commando nouvellement crée aux confins de la Pologne, à 60 km de Wroclaw (Breslau). Ce sera Gross-Rosen, en polonais Rogosnica. Gross-Rosen reste caractérisé par le campanile qui dressait son curieux bâti sur la place d’appel, la cloche rythmait la vie du camp en sonnant les rassemblements, lugubre, elle annonçait les pendaisons. Gross-Rosen se développe rapidement et devient camp autonome d’où essaiment de nouveaux Kommandos. A l’intérieur des barbelés, une immense carrière de pierre fut le bagne où souffrirent et moururent le plus grand nombre de détenus. La mortalité était telle que le crématoire construit en 1941 se révéla vite incapable de suivre la progression. En 1943, la maison « Topf und Söhne » qui avait déjà équipé d’autres camps reçut commande de « fours à 4 chambres et à grand rendement ». A Gross-Rosen se pratiquait aussi l’extermination rapide. Un rapport secret, daté du 22 octobre 1941, signale l’exécution d’un groupe de prisonniers soviétiques. Des détenus étaient transférés au « centre d’euthanasie » de Bernburg pour y être gazés. Sur les 200 000 hommes environ, qui passèrent par Gross-Rosen, on estime à une quarantaine de mille les victimes du travail forcé ou des exécutions. La réalité est encore plus terrible car il faut tenir compte, notamment, de l’hécatombe provoquée par l’évacuation de février 1943. Par des températures qui descendaient jusqu’à 20 et 25 degrés en dessous de zéro, des wagons-tombereaux roulèrent pendant dix jours avant d’atteindre Dora-Nordhausen, Buchenwald, Bergen- Belsen… Ils étaient chargés de détenus, serrés les uns contre les autres, qui moururent presque tous. Consulter aussi le dossier n°46 du bulletin Mémoire Vivante de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.

La déportation
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes